Une actualité allergologique bien pollinique

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23 Oct 2023

D’où proviennent les pollens ?

Imperceptible, cette poussière faite de minuscules grains est libérée par les étamines, les organes mâles des fleurs. Les gamètes mâles, alors présents dans ces grains vont être dispersés soit par les insectes (pollens entomophiles), soit par le vent (pollens anémophiles) pour aller féconder l’organe reproducteur femelle (le pistil) et ainsi permettre la reproduction de son espèce végétale d’origine.  

Les espèces anémophiles

Ces pollens transportés par le vent sont plutôt abondants et leur dispersion dans l’atmosphère, est responsable de la plupart des symptômes printaniers d’allergie. Depuis plus d’un mois, les arbres pollinisent un peu partout sur le territoire, toutefois chaque mois est caractérisé par un pollen précis.

1 Les cupressacées

Ces conifères, plus connus sous le nom de cyprès, genevrier ou thuyas, … prennent leur quartier sur  l’ensemble du territoire, avec toute un net épanouissement sur le pourtour méditerranéen. Le pollen qui s’en libère représenterait environ un tiers de l’ensemble des pollens en circulation et sévit principalement à la fin de l’hiver, provoquant des désagréments allergiques plus ou moins incommodants pour les personnes sujettes (rhinites, conjonctivites, etc).

2 Les arbres à châtons

Ces grappes cylindriques, souvent ballantes, rassemblent des petites fleurs unisexuées, généralement dépourvues d’enveloppe florale. On les appelle « châton » en raison du soyeux duvet qui recouvre leurs épis perchés à même les branches. Leur forme conique favorise une importante concentration de pollens, qui au printemps venu se disperse dans l’air que nous respirons. Parmi les espèces les plus allergisantes, nous retrouvons les bétulacées (les bouleaux, aulnes, charmes, et noisetiers).

Les pollens de noisetier (corylus) sont les plus précoces et font leur apparition dès la fin janvier pour le plus grand tracas des personnes souffrant d’allergies saisonnières. Ensuite, s’en vient, la pollinisation de l’aulne (aulnus), qui répartit ses petits grains allergisants sur l’ensemble du pays. Vers le mois de mars, commence l’intense pollinisation du charme (carpinus) et du bouleau (betula) principale bétulacée allergisante.

Parmi les coupables, nous avons également les salicacées, comprenant différentes variétés de saule (salix) et peuplier (populus), ainsi que les fagacées : chêne (quercus), hêtre (fagus), chataigner (castanea).

3 Les oléacées

Ces arbres à fleurs ornementales de la même famille que les lilas, jasmins et forsythias comptent en leur sein deux espèces à fort potentiel allergisant que sont :

Le frêne (fraxinus) compte une trentaine d’espèces disséminées sur toute l’Europe.

L’olivier sous sa forme spontanée (Olea Europa) et sa forme cultivée (variété sativa) dont la période de pollinisation s’étend de mai à juin, en même temps que la pollinisation des graminées

Comment mieux s’en prémunir ?

Variable d’une année à l’autre, du fait de conditions climatiques changeantes, la pollinisation de ces espèces peut être déréglée (modifiée) et ne plus correspondre aux standards de durée et d’intensité que nous avons l’habitude de lui connaître, rendant ainsi difficile une prévention optimale.

Grâce à ses 80 capteurs polliniques, répartis sur l’ensemble de la France, le RNSA (Réseau National de Surveillance Aérobiologique), association crée en 1992, étudie l’intégralité des particules allergisantes (pollens et spores fungiques) contenues dans l’air pour en recueillir des données cliniques. Cette base, enrichie par les sentinelles que sont les médecins, les botanistes, les patients allergiques ou encore les simples observateurs de la nature, sert à établir une carte de vigilance en temps réel, à partir de la densité des grains de pollens recueillies et de leur potentiel allergisant (car tous les pollens ne sont pas allergisants).

Une méthodologie rigoureuse 

Le rendu des comptes polliniques et le calcul du risque allergique sont possibles grâce aux capteurs volumétriques des Hirst, disposés sur les toits des immeuble dans les villes analysées. Ils aspirent 10 litres d’air par minute de manière continue, permettant de collecter les particules qui y sont présentes via une bande de cellophane enduite, qui sera ensuite analysée au microscope optique, pour déterminer avec le maximum de précision la densité de chaque espèce de pollens dans l’air, sur une période donnée.

Semblables à nos empreintes digitales, les pollens disposent, eux aussi, de leur propre signature physique, étudiable en microscopie optique, tant en taille (de 7 à 150 microns, par exemple, 30 microns en moyenne pour le pollen de cyprès, 24 pour le pollen de bouleau, 40 pour les pollens de graminées) qu’en forme (plus ou moins sphérique), que par la présence et le nombres de pores ou de sillons en surface, les apertures, zones d’amincissement de l’enveloppe extérieure du pollen, l’exine.

Si vous aussi, vous souhaitez adhérer à cette démarche préventive et contribuer à l’enrichissement de cette base d’informations, inscrivez-vous sur réseau Pollin’air (http://www.pollinair.fr/). 

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