Un Plan Pollution pour les sans abri

Sans abri vs. Sans domicile fixe

Les personnes vivant dans la rue sont plus fortement exposées à la pollution de l’air que celles qui sont logées dans un lieu de vie préservé. Selon l’Insee, est qualifiée de « sans-abri », une personne qui passe la nuit dans un lieu non prévu pour l’habitation, contrairement aux « sans domicile fixe » qui eux, n’ont pas de logement personnel, mais sont hébergés dans un foyer, un squat, chez un particulier, une association ou à l’hôpital. Selon les chiffres récoltés dans le cadre de « La nuit de la solidarité » en février 2018, près de 3 000 personnes seraient sans abri à Paris.

Une population très vulnérable

Environ un tiers des sans-abri souffriraient d’au moins une maladie chronique, les plus citées étant : les maladies respiratoires ou ORL (7,4% de la population), le diabète (6,2%), l’hypertension (5,2%), les maladies psychiques (4,7%), les maladies cardio-vasculaires (4,3%) et les maladies du système digestif (3,8%).  (1)

Des chiffres corroborés par le collectif « Les morts de la rue » (2) qui établit chaque année les causes de décès des personnes sans abri. En effet, la santé de ceux-ci est particulièrement impactée du fait de leur précarité de vie.

Sans-abri et pollution de l’air

Souvent établis aux abords des sources de pollution, chaque jour pendant plusieurs heures et de manière constante, ces personnes sont directement soumises à des éléments de risque, souvent peu contrôlés. 

La régularité de leur exposition à cette pollution extérieure constitue un facteur supplémentaire de vulnérabilité, à l’origine de maladies respiratoires, cardiovasculaires, neurologiques… et de perte d’espérance de vie. Selon Santé Publique France (3), vivre à moins de 150 mètres d’un grand axe de circulation augmente de 15 à 30% la survenue d’asthme, de maladies respiratoires chroniques ou de maladies cardiaques.

Une problématique peu abordée

Toutefois, il est difficile d’établir avec précision les causes exactes de maladies et de décès chez les sans-abri, du fait des rares études ayant été menées sur le sujet. S’il est vrai qu’aujourd’hui nous avons fait un grand pas en matière de prévention santé, notamment en  périodes de pollution élevée, les informations sanitaires qui en résultent, s’adressent presque toujours aux mêmes publics : les allergiques pratiquant une activité physique intense à l’extérieur ou les professionnels travaillant dehors. Mais les sans-abri que l’on croise quotidiennement à un feu rouge, assis ou couchés sur un trottoir ou à proximité du boulevard périphérique, sont totalement dépourvus de ces précautions sanitaires. Ne serait-il pas envisageable de mettre en place des solutions d’hébergements supplémentaires lors de ces pics de pollution extérieure, dans la même lignée de ce qui est déjà fait pour les Plans Grand Froids ?

[1] https://www.inserm.fr/wp-content/uploads/2017-11/inserm-rapportthematique-sementa-2010.pdf
[2] http://www.mortsdelarue.org/IMG/pdf/Etude_sur_la_mortalite_des_personnes_sans_domicile_en_2019.pdf
[3] http://www.mortsdelarue.org/IMG/pdf/Etude_sur_la_mortalite_des_personnes_sans_domicile_en_2019.pdf

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