Les arbres et leurs pollens allergisants

10 Nov 2021

Les pollens de cyprès

Bien connues pour sévir au moment du printemps, vers les mois d’avril et mai, les allergies aux ollens se déclarent parfois dès le début d’année. Ce constat se vérifie principalement sur le pourtour méditerranéen où un grand nombre de cyprès a été planté en guise de haies brise-vent ou encore d’arbres décoratifs. Ainsi selon la météo, les pollens de cyprès se propagent parfois dès le mois de décembre, provoquant alors une augmentation importante des cas de rhinites, conjonctivites et asthme chez les sujets sensibles, les contraignant à une période d’inconfort de plus de 3 mois. En effet, les quantités de pollens émis sont proportionnelles au nombre d’arbres et le vent, assez présent dans cette région, en assure la diffusion.

Les pollens de bouleau

Toutefois, le cyprès n’est pas le seul responsable d’une pollinisation précoce, le bouleau, chef de file de la famille des bétulacées, en est un parfait exemple. Cet arbre d’ornement est en effet très apprécié car il pousse rapidement, séduit par son écorce blanche et lisse et son feuillage vert clair au printemps et jaune en automne, tout en restant abordable. Des milliers de bouleaux ont d’ailleurs été plantés dans le bassin parisien, suite à la tempête de 1999, qui avait dévastée les forêts de cette région. Malgré cela, le bouleau est hautement allergisant, près de 8% de la population mondiale serait allergique à ses pollens. Présent dans les régions froides, du fait de son origine nordique, il atteint sa pleine période de pollinisation de fin février jusqu’en avril. 

Les calendriers polliniques : une précieuse aide

Parce que les protéines allergènes du bouleau se retrouvent également dans les pollens de frêne, de chêne et d’hêtre, il devient difficile de poser un diagnostic allergique précis à un même patient, positif à des tests de sensibilité menés sur plusieurs pollens. Ainsi donc, les calendriers polliniques, de même que les examens biologiques, s’avèrent être de bons outils pour accompagner, quotidiennement ces personnes souffrant d’allergies. Toutefois, nous assistons chaque année à des modifications climatiques importantes, qui ont des conséquences tant sur la durée de pollinisation, que sur la quantité et le potentiel allergisant des pollens émis.

Les raisons de ces changements

Elles sont multiples, toutefois le réchauffement climatique, associé à des hivers de plus en  plus doux sont certainement les premiers facteurs à prendre en considération. Quant à la pollution extérieure, en particulier aux particules fines et extra-fines, elle augmente la réactivité des muqueuses respiratoires, faisant ainsi éclater les grains de pollens ce qui facilitent la libération des protéines allergènes dans l’air. Bénéfiques pour limiter l’effet de serre et filtrer la pollution, les arbres participent à leur manière à cette lutte contre le réchauffement climatique, c’est pourquoi leur présence dans notre écosystème est indispensable. La multiplicité des variétés plantées, alliée à l’absence d’arbres qualifiés d’allergisants, permettrait alors une meilleure gestion des espaces verts urbains, essentielle au bien-être de tous et de la planète.

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