Le cyprès : symbole d’hospitalité mais aussi d’allergies

Par :
23 Oct 2023

Les origines du cyprès

Ce conifère, symbole de nos paysages méditerranéens était autrefois planté individuellement pour son élégant port en pinceau. 

Evocateur du deuil et de l’éternité, la mythologie grecque nous en conte (narre) sa légende : 

Cupressus est le nom latin du Cyprès commun dérivant de Cyparissus, fils de Télèphe et amant d’Apollon. Après avoir transpercé par mégarde, un des cerfs offert par Apollon, Cyparissus devient inconsolable, et demanda à celui-ci de pleurer pour toujours et que ses larmes coulent éternellement, ce que le dieu Apollon accepta. Voici ce que nous en rapporte Ovide dans ses Métamorphoses : « Cyparissus gémit, et ne demande aux dieux, pour faveur dernière, que de ne jamais survivre à sa douleur. Cependant il s’épuise par l’excès de ses pleurs. De son sang les canaux se tarissent. Les couleurs de son teint flétri commencent à verdir. Ses cheveux, qui naguère ombrageaient l’albâtre de son front, se hérissent, s’allongent en pyramide, et s’élèvent dans les airs. Apollon soupire : « Tu seras toujours, dit-il, l’objet de mes regrets. Tu seras chez les mortels le symbole du deuil et l’arbre des tombeaux ».

De nos jours, le cyprès, notamment en Provence, est devenu un ornement planté devant les maisons, symbole d’hospitalité et de bienvenue accueillant le visiteur avec une promesse à chacun de ses pas : le premier offre à se désaltérer, le second à se restaurer et le troisième offre de surcroit le gîte.

Les murs de cyprès

Rare en Europe jusqu’en 1975, l’allergie aux pollens de cupressacées a ensuite pris de l’ampleur, en raison de sa plantation massive et serrée, pour servir de haies brise-vent aux habitations du pourtour méditerranéen. Cette introduction uniforme d’arbres a favorisé, par le biais d’une pollinisation massive, le développement des rhinites allergiques printanières (pollinoses) que nous subissons depuis la seconde moitié du 20ème siècle.

Ses qualités de brise-vents sont toutefois discutables, du fait de l’absence de porosité de ses haies intimidantes. En effet, pour une fonctionnalité optimale (ralentir les vents sur une distance bien plus longue que la hauteur de la haie), les cyprès ne pourraient contrer le vent que sur deux fois leur hauteur contre 15 à 20 fois pour les haies de feuillus.

Les cyprès dans le sud de la France

Les capteurs du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) s’affolent en cette période, affichant un risque pollinique dans le rouge sur tout le pourtour méditerranéen.

Diverses espèces de cyprès, plus ou moins allergisantes, cohabitent dans le sud de la France. Nous avons le thuya et l’if, qui ne sont généralement responsables que d’allergies de proximité. Ensuite, nous retrouvons le cyprès d’Arizona (Cupressus arizonica) reconnaissable à son tronc rouge et son feuillage, planté dans les jardins pour son aspect décoratif. 

Les épisodes allergiques vécus à l’arrivée du printemps sont, quant à eux, dus au cyprès commun ou cyprès d’Italie (cupressus sempervirens) plantés massivement en Méditerranée. Leur pollinisation tout au long de l’année, favorise la dispersion de leurs pollens aménophiles (transportés par le vent) responsables d’allergies respiratoires (rhinite, conjonctivite, toux, asthme, …) qu’il convient de surveiller de près quel que soit l’âge du patient. 

Toutefois, n’oublions pas que les régions les plus au sud sont également soumise à une pollinisation du frêne et du noisetier, responsable d’un risque pollinique non négligeable.

La pollinisation en France

La pollinisation du noisetier a commencé et même si le risque allergique demeure encore faible dans les régions plus au nord, il convient de rester vigilant. En effet, plusieurs patients se plaignent de symptômes allergiques depuis une dizaine de jours dans la région de Lille. symptomatique depuis une dizaine de jours. Quant aux pollens de bétulacées et autres feuillus, ils sont amenés à prendre de l’ampleur dans les semaines à venir.

 Retour