L’allergie, en quelques chiffres
Trop souvent considérée, comme une pathologie anodine, les patients souffrant d’allergies tendent entre négligence, résignation ou fatalisme. Ainsi, un diagnostic précis peut attendre 7 ans avant d’être posé par un médecin allergologue. Une allergie au départ bénigne pourra s’etre transformée en une pathologie beaucoup plus sévère avec des conséquences handicapantes sur la vie du patient. On dénombre aujourd’hui 40 000 personnes asthmatiques en France (soit 10 % de la population). L’asthme comptabiliserait à lui seul l’équivalent de 1 000 décès par an en France chez les personnes de moins de 65 ans. Pour finir, environ 30 % des réactions anaphylactiques seraient causées par notre alimentation.
Les recommandations à suivre en cas de symptômes
Dès l’apparition des premiers signes d’allergie, il est recommandé de consulter son médecin traitant, pour être orienté vers un allergologue. Ce dernier, une fois un diagnostic précis établi, mettra en place un traitement médicamenteux adapté à la pathologie définie et des recommandations pour aider son patient à détecter et éliminer les allergènes auxquels il est sensible. Cela lui permettra ainsi de faire évoluer sa médication et d’éviter les acteurs aggravants ou déclenchants de sa maladie. Les allergies, évoluant sans cesse, un suivi régulier est indispensable pour définir une médication appropriée, notamment lors d’événements spécifiques tels que : la saison des pollens, séjour dans un lieu allergisant, ou encore épisode infectieux, … Légère soit-elle, une allergie doit toujours faire l’objet d’un bilan médical auprès d’un spécialiste pour évaluer les risques éventuels de complications.
Les facteurs aggravants
Plus sujettes à certaines infections, comme la grippe pour les personnes asthmatiques, les personnes allergiques sont vulnérables, c’est pourquoi certaines vaccinations leur sont tout particulièrement conseillées. Les variations hormonales ainsi que les périodes à fort stress, peuvent constituer des variations de la pathologie allergique chez certaines personnes, nécessitant alors une modification de leur traitement habituel. La qualité de l’air intérieur et extérieur dans lequel évoluent quotidiennement les allergiques, est à étudier avec attention car elle peut aggraver leurs symptômes. C’est notamment le cas, du gaz carbonique qui joue un rôle avérédans l’augmentation du volume de pollens circulant dans l’atmosphère, sensibilisant davantage les personnes souffrant de rhinite ou d’asthme allergiques.
Les allergies alimentaires
Faisant partie des allergies potentiellement graves voire mortelles, l’allergie alimentaire est à l’origine du plus grand nombre de cas d’anaphylaxie. Cette réaction grave de l’organisme s’identifie généralement par des signes allergiques au niveau de la bouche et de la gorge, tels que des picotements ou des œdèmes, qui peuvent ensuite se transformer en troubles divers, allant de la parole à une baisse de la tension artérielle, en passant par la respiration et la déglutition. Dans les cas les plus sérieux, nous parlons alors de choc anaphylactique, qui constitue une urgence vitale et la prise en charge du patient par un injection d’adrénaline immédiate, suivie bien souvent d’une hospitalisation sous surveillance. A la suite d’un tel incident, il arrive trop souvent que les personnes repartent sans instructions précises, c’est pour cela que la consultation d’un médecin allergologue s’avère essentielle pour adopter les bons gestes en cas de nouveau choc anaphylactique, tels que : reconnaître les signes avant-coureurs, savoir utiliser l’adrénaline, appeler les secours, éviter les allergènes, se procurer le guide « Anaphylaxie » édité par l’AFPRAL, connaître le numéro vert Asthme & Allergies Infos Service.
L’environnement extérieur et ses allergènes
Contenus dans l’air que nous respirons chaque jour, les allergènes sont des substances sensibilisantes aggravées par la pollution qu’elle soit extérieure ou intérieure. Une grande partie des allergies est déclenchée par des allergènes extérieurs, comme les pollens. Présents à la campagne, tout autant qu’en ville, ces derniers se rencontrent dans les espaces verts, comme les parcs, jardins publics et cours d’école. La végétalisation des villes menée de concert avec la problématique allergique, de plus en plus prégnante dans nos sociétés, permettrait de mener une réflexion raisonnée sur l’organisation, la gestion des plantations urbaines et de sélectionner au mieux les arbres et graminées ornementales que nous apprécions tant de voir lors de nos promenades. Outre les pollens, de nombreux polluants chimiques sont présents dans l’air extérieur, affectant ainsi les réactions allergiques de personnes qui en souffrent. Parmi les plus fréquents, nous retrouvons : l’ozone, les oxydes d’azote, les petites particules provenant des gaz d’échappement, le formaldéhyde, les différents composés organiques volatils (COV), les fumées quelle que soit leur provenance, les particules de diesel, car la pollution urbaine est essentiellement liée aux automobiles, et le réseau de chauffage urbain qui joue également un rôle important dans l’augmentation des manifestations allergiques.
L’environnement intérieur et ses polluants
Dans les pays industrialisés, les habitants passeraient 80 % de leur temps dans les lieux fermés : habitation, écoles, lieux publics, bureaux et transports. Dans ses endroits clos, différents allergènes, comme les acariens, poils d’animaux, moisissures, etc. ont tendance à proliférer, rendant alors l’air intérieur 5 à 10 fois plus pollué dans l’air extérieur. A cela s’ajoutent, les polluants domestiques du quotidien, qui augmentent considérablement l’apparition de symptômes allergiques (tabac, produits d’entretien, etc). En effet, ces derniers créent une mauvaise qualité de l’air et leur pouvoir irritant accentue les sensibilités allergiques des occupants. Le dioxyde d’azote, se dégageant des cheminées ou des cuisinières à gaz en fonction, ainsi que les composés organiques volatils (COV) dont le formaldéhyde, mieux connu sous le nom de formol sont également des polluants responsables de l’aggravation d’allergies. S’évaporant plus ou moins rapidement en fonction de la température, les COV sont des substances chimiques, que l’on retrouve dans de nombreux produits de la vie quotidienne tels que les désodorisants, les encens, les bougies parfumées, les huiles essentielles ou encore dans les produits de beauté et dans les produits ménagers. Ils mettent en suspension dans l’air des particules fines qui sont inhalées et qui se déposent dans les voies aériennes, aggravant les manifestations allergiques, de fait de leur disposition irritante.
L’évaluation de son air intérieur par un professionnel
Si une substance présente dans une habitation est soupçonnée d’être à l’origine d’une allergie, la personne concernée peut faire appel à un conseiller médical de l’environnement intérieur (CMEI) pour faire établir un diagnostic de son intérieur. Les mesures, une fois récoltées, permettent d’identifier les allergènes et polluants responsables de l’allergie. Ainsi le conseiller médical partagera avec le patient des conseils pratiques pour réduire son risque d’exposition à ces allergènes, présents de façon souvent insidieuse dans les espaces de vie du quotidien. Intervenant à la demande des médecins qu’ils soient, généralistes, allergologues, pneumologues, ou pédiatres, son analyse est gratuite s’il est rattaché à une structure publique (hôpitaux, CHU, réseaux d’éducation, ARS, service d’hygiène des villes). Sa visite sera payante, si son activité est exercée de manière libérale. On compte à ce jour, 101 CMEI en exercice sur le territoire français.