1- Des explosions polluantes
L’incendie survenu dans l’usine Lubrizol et les entrepôts de Normandie Logistique à Rouen les 26 et 27 septembre 2019, n’a pas fini de faire parler de lui, du fait des conséquences désastreuses de ses explosions sur la pollution de l’air.
Cet épisode de pollution atmosphérique aiguë soulève en effet de nombreuses interrogations quant à sa toxicité potentielle sur l’air, impactant non seulement les habitants de Rouen mais aussi ceux habitant à plusieurs kilomètres à la ronde.
2- Des analyses insuffisantes pour un pronostic précis
Même si la toxicité aiguë entraînant un risque mortel immédiat, n’a pas été confirmée de la part du Préfet, il en va de soi qu’un potentiel danger de pollution de l’air est en débat. Il apparaît en effet incompatible de parler de « bonne qualité de l’air » quand des analyses de HAP, de métaux lourds et de dioxine sont en cours de prélèvement.
Ceci nous permet de mieux appréhender la légitimité du sentiment d’insécurité qui a pu régner chez les concitoyens rouennais.
3- Des conséquences lourdes de méfiance
De nombreux malaises ont été recensés chez les habitants de Rouen, conférant ainsi angoisse et incertitude chez tous, et en particulier pour les femmes enceintes et les enfants. Ceci interpelle bien évidemment sur la nature des produits qui ont été émis lors de la combustion de plus de 15 000 tonnes de produits pour beaucoup d’entre eux toxiques. Des procédures ont bien entendu été lancées afin d’en savoir davantage, toutefois l’accident de Lubrizol appelle à une réflexion sur la communication publique en cas de pollution atmosphérique aiguë.
4- Une communication préventive
Il semblerait qu’information et communication aient été confondues et que la volonté de ne pas céder à la panique l’ait emportée sur l’application du principe de précaution, voire de simple prévention. Le corps médical ayant assez pris la parole durant cet épisode douloureux met en exergue l’importance du rôle que jouent les spécialistes en chimie et en pollution de l’air. Il apparaît à ce jour évident que lorsque la santé est mise en péril et plus particulièrement la vie de nos concitoyens, le médecin devient le meilleur garant des objectifs à atteindre. C’est alors à nos politiques de déterminer l’ensemble des moyens pour y parvenir pour une meilleure transparence de l’information.